avec une Boon Apogee
Le jeune homme de 21 ans qu’était Frank Boon, quand il créa sa brasserie en 1975, ne se sera certainement pas attardé sur le fait qu’il marqua avec ça le point de départ de ce qui deviendrait un vrai ‘Grand Classique’. Aujourd’hui, il ne faut plus convaincre personne que la Geuze Boon à l’Ancienne est devenue une icône, un joyau de la culture brassicole belge. Ce qui en fait d’autant plus un grand classique est que, mis à part son excellence, cette bière est restée très abordable et largement disponible. Détail important, car un ‘classique’ que seuls quelques élus peuvent se permettre de savourer perd une grande partie de son statut de ‘Grand Classique’.
Depuis la reprise complète des installations de René De Vits (coupeur de lambic) par Frank Boon en 1978, beaucoup de choses ont changé. Frank n’a pas lésiné sur les moyens pour arriver là où il en est aujourd’hui. Très vite, il investit dans une salle de brassage afin d’avoir tout le procédé en main propre. Ainsi, en 1990, les premiers brassins purent être réalisés en plein centre de Lembeek et en 1992, la Geuze Boon à l’Ancienne devint une gueuze faite à 100% de lambic ‘maison’. Après 45 ans de travail acharné, l’installation d’une salle de brassage supplémentaire et de plusieurs celliers (offrant une impressionnante capacité de stockage en foudres), il était temps pour Frank de passer le flambeau à la prochaine génération, ses fils Karel et Jos qui sont déjà actifs au sein de la brasserie.
La passage de flambeau sera marqué par – difficile de faire autrement – une cuvée spéciale. Un assemblage unique de lambics pour ‘la’ gueuze que Frank considère comme une pure ‘gâterie’. Incroyablement savoureuse, super équilibrée et complexe mais en même temps extrêmement facile à boire. Pas plus de 20.000 bouteilles furent produites de cette Boon Appogee et la moitié est déjà mise de côté pour ‘mûrir’. Lors de l’assemblage, (par Frank lui-même) le potentiel d’évolution fut également un critère important. L’assemblage sera ainsi excellent ‘jeune’ comme ‘vieux’ mais simplement différent. Il fallait donc bien directement mettre un stock de côté sous le label ‘pas touche’ pour pouvoir vérifier plus tard ses dires.
La Boon Apogee est aussi pour d’autres raisons l’assemblage parfait pour fêter le passage de relais. Frank Boon utilisa pour cette cuvée du lambic provenant du foudre N°79, le plus ancien du cellier, et du foudre N°83, dernière acquisition en date. Pas mal pour symboliser le passage officiel de la ‘vieille’ génération à la nouvelle. Miss Corona ne permit pas de faire péter les bouteilles le 1er janvier pour la retraite ‘officielle’ de Frank, mais heureusement, les vrais producteurs de gueuze savent que la patience est une belle vertu. Hier le moment était donc venu pour fêter ça dignement, avec convives. De toute façon nous ne croyons pas que Frank sera un jour ‘vraiment’ retraité. Et comme une palette complète d’Apogee fut mise de côté pour son usage personnel, il a le temps de de voir venir.
Santé à un glorieux passé et à un avenir tout aussi prometteur !