PILS LIÉGEOISE NE VEUT PAS FORCÉMENT DIRE JUPILER

Quand on parle de pils liégeoise, on pense Jupiler. Mais deux brasseries implantées dans le coeur de la Cité ardente proposent aussi leur propre pils. Les Brasseries de Liège le font déjà depuis quelques années avec leur Legia. La brasserie opère depuis avril dans les bâtiments rénovés de la Grand Poste. Quant à la brasserie {C}, elle s’apprête, près de dix ans après le lancement de la Curtius. à produire toutes ses bières elle-même, à la Fabrique, un espace situé non loin du quartier Saint-Léonard. Leur pils ‘Field’ a été lancée récemment.

Etablies auparavant à Rocourt sous l’appellation Brasse & Vous, les Brasseries de Liège ont profité de la rénovation complète de l’édifice historique de la Grand Poste pour s’y installer, à côté d’un important pôle médias. Le nouvel outil dont elles disposent va leur permettre de porter la capacité annuelle à 10.000 hectolitres. Outre leurs marques propres (Legia, Esperluette…), les Brasseries de Liège consacre environ 30% de leur production à des tiers (associations, confréries…). Un espace de dégustation offrant 42 bières à la pompe est également prévu. Son ouverture est attendue pour septembre. Les lieux abriteront aussi une halle gourmande accueillant sept mini-restaurants.

La brasserie {C} franchit elle aussi un cap. Celui de l’autoproduction. Elle est opérationnelle depuis le début de cette année dans un espace de 2.700 mètres carrés, la Fabrique. « On était vite dépassé par la demande et on a essayé ici de prévoir la partie production sur une dizaine d’années », explique François Dethier, l’un des deux cofondateurs de la brasserie. Dans cette ancienne « fabrique » de vélos, des marques wallonnes Diamond et Viper, les responsables estiment qu’ils peuvent brasser jusqu’à 10.000 hectotlitres annuels, « en tirant un peu sur la corde ». L’année 2019 avait été bouclée sur un volume de 5.500 hectos.

La production de {C} est donc progressivement rapatriée de la brasserie Lupulus à la Fabrique.

L’achat du bâtiment et le nouvel équipement brassicole ont un coût. La brasserie a déboursé quelque trois millions d’euros pour conforter son ancrage dans la Cité ardente. L’ancien béguinage du Saint-Esprit de la montagne de Bueren restera la vitrine horeca de la brasserie {C} avec également une petite installation permettant de produire des bières éphémères. L’une ou l’autre expérience pourra aussi voir le jour à la Fabrique, comme en témoignent les barriques ayant contenu du whisky Belgian Owl, entreposées sur place.

A propos d’expérience et d’édition limitée, et surfant sur le succès engrangé par sa pale-ale Smash lancée en mai 2018, la brasserie a confié à la distillerie de Biercée le soin de réaliser un gin à partir d’un distillat de la Smash, d’une infusion à froid de houblon ‘Cryo Mosaïc’, et d’un troisième distillat ‘botanical’ herbacé. Trois mille bouteilles de ce Gin Smash sont disponibles.

Et pour la Field, destinée, elle, à intégrer la gamme fixe de la brasserie, son surnom donne le ton: « l’autre pils liégeoise ». Pas seulement en clin d’oeil au mastodonte de Jupille, mais aussi de par le choix des matières premières, François Dethier et son associé Renaud Pirotte ont voulu faire ‘autrement’. Ils utilisent des houblons cultivés non loin de chez eux, à Villers-l’Evêque, et uniquement de l’orge brassicole. « Pas de sucre liquide, pas de mélange de céréales, Field revient à l’origine des authentiques pils », selon ses concepteurs. Une authenticité avec tout de même une touche assez contemporaine de par le caractère aromatique affirmé de cette bière de basse fermentation.

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