Un pari osé, mais profondément rafraîchissant
À l’heure où les partenariats entre sport et bière se font plus feutrés, plus prudents, parfois même dissimulés derrière le filtre rassurant du « sans alcool », la Brasserie de l’Abbaye du Val-Dieu et le Spirou Basket ont fait un choix à contre-courant : unir leurs noms, pleinement et sans ambiguïté. Un pari osé, assurément. Mais aussi un pari rafraîchissant, tant il tranche avec une époque où ces alliances sont souvent perçues comme hypocrites, tiraillées entre discours de responsabilité et présence commerciale omniprésente.
En devenant naming partner du Spirou, Val-Dieu assume une conviction simple : le sport est un lieu de rassemblement, et la bière – lorsqu’elle est de caractère, de tradition et de partage – fait historiquement partie de cette culture collective. Une vision qui s’inscrit autant dans le présent que dans un héritage profondément belge.
Le Dôme, carrefour d’émotions et de convivialité
Le choix du Spirou et du Dôme de Charleroi n’est pas anodin. Bien au-delà du basket, le Dôme s’est imposé au fil des années comme un lieu incontournable de la vie wallonne. On y vient pour vibrer lors des matchs, mais aussi pour des concerts, des salons, des événements culturels ou professionnels. Un espace où l’on partage des émotions fortes – et où, selon la philosophie de la Brasserie de l’Abbaye du Val-Dieu, une bière ne se boit jamais seul.
Dans ce cadre, la Val-Dieu Blonde sera proposée au fût dans l’ensemble du Dôme, tandis que les espaces VIP accueilleront également les Val-Dieu Triple, Hop, Noël et Blonde, servies dans les galopins emblématiques de la brasserie. Une mise en avant cohérente avec un lieu qui a toujours valorisé les bières de caractère et une expérience qualitative, loin de la consommation standardisée.
Une alliance de traditions et d’ambitions wallonnes
Ce partenariat crée un pont symbolique entre deux institutions ancrées dans leur territoire. D’un côté, la Brasserie de l’Abbaye du Val-Dieu, l’une des dernières bières d’abbaye encore brassées dans une véritable abbaye. De l’autre, le Spirou Basket, club historique du basket belge, titré, reconnu comme un pilier de la formation et du développement du sport en Belgique.
C’est aussi un projet résolument wallon, réunissant une brasserie liégeoise emblématique et un club phare de la province du Hainaut autour d’une ambition commune. Pour Val-Dieu, cette alliance marque une étape importante dans son développement et dans le renforcement de sa visibilité en Wallonie, en Belgique et à l’international.
Quand bière et sport assumaient leur union
Ce partenariat peut surprendre aujourd’hui. Pourtant, il s’inscrit dans une tradition longue et assumée. Dès 1973, le RSC Anderlecht devenait le premier club belge à afficher un sponsor sur son maillot : la brasserie Belle-Vue. Le célèbre logo rond de la gueuze ornait alors les tuniques mauves, marquant le début du sponsoring sportif moderne en Belgique.
Dans la foulée, le Standard de Liège s’associait à Maes Pils entre 1976 et 1983. Une période restée mythique pour les supporters liégeois, jalonnée de titres nationaux et d’une finale européenne, incarnée par l’image iconique d’Eric Gerets portant le maillot floqué Maes. Une alliance si forte que, près de quarante ans plus tard, Maes et le Standard ont revendiqué cet héritage en renouant officiellement leur partenariat.
En basket, cette histoire est encore plus marquante. Dès les années 1960, certains clubs adoptaient le nom de leur sponsor brassicole. Racing Malines devient Racing Bell en 1967, avant d’entrer dans une ère de domination sous le nom de Racing Maes Pils à partir de 1972. Championnats nationaux, finale européenne de la Coupe Korać en 1973 : le soutien de la brasserie Maes a façonné l’un des plus grands empires du basket belge.
À l’époque, ces partenariats ne cherchaient ni à se justifier ni à se dissimuler. Ils reflétaient une réalité culturelle : sport, convivialité et bière faisaient partie d’un même récit populaire.
Un retour à la cohérence
En devenant naming partner du Spirou Basket, Val-Dieu ne fait pas marche arrière. Elle fait un pas de côté. Elle choisit la cohérence plutôt que le compromis, l’authenticité plutôt que le discours formaté. Dans un monde sportif en quête de sens et de liens durables avec son public, ce partenariat rappelle que l’audace peut aussi consister à assumer ses racines.
Un pari osé, oui. Mais un pari profondément belge. Et résolument rafraîchissant.
