« Pourquoi suis-je entré dans une brasserie ce soir-là ? Je l’ignore », commence ainsi la nouvelle « Garçon, un bock ! » de l’écrivain français et enfant terrible Guy de Maupassant. La demande d’un Français pour un bock de bière peut sembler étrange à nos oreilles. Ce style est principalement associé à nos voisins du Nord et de l’Est. Et pourtant, la bière bock était extrêmement populaire dans la France du XIXe siècle. Un Bock Français était une bière blonde et forte servie dans un mug d’un quart de litre. « Garçon, un bock ! » est devenu un cri courant dans les tavernes parisiennes. Les personnes qui buvaient du bock étaient appelées « Bockeurs ».
Dans les arts plastiques également, la bière bock occupe une place de choix. Au prestigieux Musée d’Orsay, on trouve le tableau « La serveuse de bocks » d’Édouard Manet. Une jeune femme séduisante, au regard quelque peu espiègle/provocateur, sert de grands cruchons de bière bock aux habitués. Un autre tableau de Manet, « Le bon bock », représente un homme d’âge moyen à la grande moustache, buvant un bock et fumant une pipe. La popularité de la bière bock, d’origine allemande, a diminué après la défaite française dans la guerre franco-allemande de 1870-1871. Pourtant, on trouve encore de nos jours des références à ce style de bière en France. Ainsi, un sous-verre est appelé « sous-bock » dans la langue de Molière ».
