Les brasseries trappistes font décidément parler d’elles en ce début d’année. Si Westvleteren cherche des moyens pour se rendre mieux disponible aux consommateurs, l’autre petit poucet trappiste belge, Achel, va renoncer à son « authenticité trappiste ». Plus aucun moine ne réside à l’abbaye Saint-Benoît d’Achel depuis le printemps dernier et Westmalle, la maison-mère, a jugé plus correct de demander de faire retirer le logo Authentic Trappist Product. Dans le verre, rien ne change. Plus fort même, ce retrait du logo coïncidera avec l’arrivée à Achel… d’une nouvelle salle de brassage.
Les bières d’Achel continueront à s’appeler trappistes parce qu’elles émanent encore d’une communauté monastique mais comme plus aucun moine ne conserve un regard au quotidien sur l’activité brassicole à Achel, le logo sera retiré, par souci de cohérence, indique-t-on à Westmalle.
Et c’est tout à l’honneur de l’abbaye anversoise car elle aurait pu justifier le maintien du logo par le fait que son père abbé fait encore le déplacement chaque semaine à Achel. Il aurait donc pu être cet « oeil sur la production ». Le contexte aurait alors été différent de celui du Mont des Cats dans le nord de la France, où la bière étant brassée à Chimay, le logo n’est certainement pas justifié.
Westmalle a donc elle-même décidé de retirer Achel des produits pouvant arborer ce logo ATP créé en 1998 à une époque où la confusion avec les bières d’abbaye était fréquente.
« Achel reste une abbaye trappiste et les bières qui y sont brassées peuvent continuer à porter la marque déposée ‘Trappiste’. Seul le label hexagonal Authentic Trappist Product disparaîtra de l’étiquette à partir de 2021 et sera remplacé par les armoiries monastiques d’Achel », précise l’Association internationale trappiste dans un communiqué.
Pour ce qui est de la production, c’est toujours Marc Knops qui brassera le breuvage sur place. Et il devrait pouvoir compter sur un équipement flambant neuf au printemps.
La situation des effectifs dans les autres abbayes trappistes belges disposant d’une brasserie n’est pas aussi alarmante. Rochefort, Chimay et Orval comptent une douzaine de moines chacune, Westvleteren 19 et Westmalle une trentaine. Mais le déclin des vocations pèsera vraisemblablement tôt ou tard. Toutes les abbayes trappistes sont confrontées à cette problématique. Si l’une d’entre elles qui ne dispose pas d’activité brassicole vient à fermer, on en parle à peine dans la presse locale. Mais dès qu’une brasserie est en jeu, tout le monde en parle, résume Philippe Van Assche, directeur général de la brasserie de Westmalle,