MEANTIME, PIONNIER DU MOUVEMENT ARTISANAL À LONDRES

La brasserie Meantime a été fondée en 1999 à Londres par Alastair Hook. A l’époque, les brasseries artisanales ne sont pas légion dans la capitale britannique. Alors qu’elle s’apprête à fêter son 20e anniversaire cette année, elle a vu entre-temps naître de nombreuses consoeurs à ses côtés. Et malgré sa reprise récente par le groupe brassicole japonais Asahi, elle ne renonce pas à son étiquette artisanale.

La reprise de la brasserie londonienne au printemps 2015 par le géant sud-africain SABMiller avait déjà suscité bon nombre de réactions au sein de la communauté “craft” en Angleterre. Quelques mois à peine après cette acquisition, SABMiller était toutefois englouti à son tour par le leader mondial, AB InBev. Les autorités de la concurrence avaient alors exigé de SABMiller de se débarrasser de certaines marques si le groupe voulait poursuivre sa vie avec AB InBev. La célèbre pils tchèque, Pilsner Urquell, ainsi que les italienne Peroni et néerlandaise Grolsch, ont été mises à l’étalage. Les trois marques, accompagnées de Meantime, ont alors rejoint le même propriétaire en 2016: Asahi. Ces reprises ont, semble-t-il, donné de l’appétît à l’entreprise nipponne puisqu’elle a récemment mis la main sur l’activité brassicole de la société Fuller’s, cotée en Bourse et connue pour l’emblématique “London pride”. Asahi a tout de même lâché 285 millions d’euros dans cette opération.

La maison mère a beau joué dans la cour des grands, les collaborateurs de Meantime, pour la plupart présents avant la ”double” reprise, se félicitent néanmoins d’avoir pu garder le même esprit qu’au début. “Le nouveau propriétaire n’a apporté que du positif. La philosophie d’Asahi est en parfaite adéquation avec nos valeurs et nos priorités que sont la qualité, l’innovation et la progression continue”, explique Madeleine Blackall, directrice marketing.

UN CLIENT BELGE CÉLÈBRE

Etablie à proximité immédiate du méridien de Greenwich, Meantime dispose aujourd’hui d’une capacité de 200.000 hectolitres. Les 95% de sa production sont consacrés à des marques propres. Peu de chances donc pour un Belge d’y sous-traiter sa bière. A moins d’avoir le CV de Jean-Marie Rock, qui a longtemps oeuvré à Orval et chez Lamot à Malines, notamment. Jeune retraité en 2014, c’est précisément dans les installations de son ami de longue date, Alastair Hook, que M. Rock choisit de brasser sa bière afin de garder la recette loin des regards de ses collègues belges…

Les premières années sont florissantes pour la Monsieur Rock, distribuée notamment par Delhaize et écoulée à 2.000 hectolitres annuels. Mais la cadence ralentit. La marque au lion se montre trop exigeante, imposant notamment la mise en place d’offres promotionnelles que la jeune Monsieur Rock ne peut pas suivre. Les ventes se tassant quelque peu alors que les coûts d’une sous-traitance outre-Manche restaient élevés, Jean-Marie Rock a récemment choisi de faire revenir la production de sa bière en Belgique, à la Proefbrouwerij de Lochristi. Il garde cependant un souvenir “assez extraordinaire” de cette expérience londonienne. “On a fabriqué de la bière belge en Angleterre!”, souligne-t-il.

 

Crédit Photo: Meantime brewery

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